William Head on Stage (WHoS), la seule compagnie de théâtre gérée par des personnes incarcérées au Canada, se prépare en vue de son prochain spectacle. Depuis plus de 40 ans, WHoS convie chaque année un public intrigué à une production théâtrale montée de toutes pièces.
Le concept n’a rien de nouveau; mais d’un point de vue criminologique, l’approche est très révélatrice des dynamiques carcérales et des possibilités de réinsertion sociale. C’est justement l’objet d’un ouvrage récent, , signé par les criminologues Thana Ridha (diplômée du programme de criminologie de l’Université d’Ottawa) et Sylvie Frigon (professeure et vice-doyenne aux études supérieures à la Faculté des sciences sociales), et publié aux Presses de l’Université d’Ottawa.
Le projet de recherche, axé sur l’expérience des membres de WHoS, constitue une première au Canada. On y analyse les liens entre création artistique, détention, construction identitaire et évolution personnelle et sociale.
La réinsertion sociale sous un nouvel éclairage
Le théâtre carcéral est souvent abordé à travers le prisme du théâtre appliqué, où les praticiennes et praticiens se livrent à des réflexions tirées de leur travail sur le terrain. Au lieu d’analyser la performance scénique, Mmes Ridha et Frigon se concentrent sur sa réalisation – un processus axé sur la collaboration, la responsabilisation et l’expression émotionnelle – en contexte de détention.
En quoi ce projet de création collective redéfinit-il la réinsertion? Les deux chercheuses abordent la question sous un angle criminologique, en analysant les structures carcérales, les répercussions émotionnelles de l’incarcération et les témoignages des personnes impliquées.
« Nous utilisons un cadre conceptuel inédit qui rend pleinement compte du contexte carcéral, de ses structures et de ses dynamiques sociales », explique Mme R¾±»å³ó²¹.&²Ô²ú²õ±è;