Dans un article qu’elles viennent de publier, la professeure Lynda Hubert Ta de la Section de droit civil et la professeure de l’Université du Québec à Montréal font observer que, bien qu’il soit louable de compenser les effets négatifs sur la biodiversité, cette approche n’est pas forcément sans soulever certaines questions.
L’article, qui s’intitule , vient de paraître dans la revue The Extractive Industries and Society (volume 15, septembre 2023).
Les professeures Hubert Ta et Campbell explorent, en se servant de l’exemple de l’exploitation minière à Madagascar, l’usage croissant que font les entreprises de la compensation de la biodiversité comme stratégie de responsabilité sociale. Pressées de démontrer leur responsabilité environnementale, les grandes sociétés minières cherchent à asseoir leur légitimité en manifestant leur soutien aux activités écologiques. « Si la compensation contribue à concilier les activités minières avec la protection de la biodiversité, il n’en reste pas moins que cette pratique autorise à nuire à la biodiversité et donne droit, d’une certaine manière, à la destruction d’un habitat », écrivent les chercheuses. Ces dernières se penchent sur le fait que le mécanisme en question peut s’avérer inadéquat dans certains contextes, qu’il tend davantage à répondre aux objectifs des entreprises qu’aux intérêts du public, en particulier ceux des communautés locales, et qu’il peut entraîner, voire accentuer, certains effets sociaux néfastes.
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