Introduction : Une carrière en médecine materno-fœtale
La surspécialisation en obstétrique et en gynécologie a beaucoup évolué dans les 20 dernières années. Avec la sophistication croissante de l’imagerie fœtale et la capacité d’observer le milieu intra-utérin, la notion de fœtus en tant que patient était née. En même temps que l’explosion des technologies de diagnostic prénatal et des interventions médicales et chirurgicales sur le fœtus, venait le besoin d’une spécialisation en périnatalogie obstétrique ou d’une médecine fœtale. Par définition, ces spécialisations nécessiteraient une excellente base en physiologie et en pathophysiologie du fœtus, et pourraient aborder, par méthode scientifique, certains dilemmes sans issue de la médecine périnatale. Le rôle du spécialiste en médecine materno-fœtale (MMF), ou périnatalogue, s’est développé en parallèle de celui de l’obstétricien, et dans la pratique actuelle, sa description de tâches englobe également les tâches d’administration, d’éducation et de défense du fœtus. Dans notre pays, où la régionalisation des soins périnatals s’est avérée avantageuse en raison de meilleurs résultats et de coûts réduits pour le réseau de la santé, le spécialiste en périnatalogie et obstétrique évolue dans les centres universitaires du secteur tertiaire. La pratique clinique de ces spécialistes se limite aux soins des mères présentant un risque élevé et de leur fœtus.
En 1986, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC) a approuvé le premier programme de formation surspécialisée en médecine materno-fœtale. À l’heure actuelle, le Canada compte dix programmes agréés par le CRMCC (agrément sans certification). Les finissantes et finissants du programme canadien sur deux ans peuvent ainsi obtenir un diplôme indiquant leur réussite d’un programme agréé par le CRMCC. Elles et ils peuvent s’attendre à acquérir de l’expérience en ce qui concerne diverses complications médicales de la grossesse, le diagnostic échographique approfondi du fœtus, le dépistage et le diagnostic génétique prénatal, ainsi que les soins prénatals, maternels et néonatals intensifs. Durant sa formation, la ou le fellow en MMF devra apporter une contribution originale à la littérature périnatale, élaborer une question de recherche et une méthodologie pertinentes, et recueillir les données permettant d’y répondre. Dans leur pratique universitaire, les surspécialistes en MMF, en plus de remplir leurs engagements cliniques, doivent éduquer la population et les autres membres de l’équipe soignante, fournir des conseils en matière de politiques sur la santé, vérifier les pratiques sanitaires en vigueur et faire de la recherche. La répartition du temps consacré à ces activités peut grandement varier.
Les modèles de pratique clinique au Canada varient aussi du service exclusif de consultation aux soins de premier recours pour les transferts périnatals entre régions. En fin de compte, le style de vie de la personne spécialisée en périnatalogie sera dicté par son modèle de pratique et les dispositions fiscales (paiement à l’acte ou poste à traitement annuel), la taille du centre régional où il exerce et le nombre d’associés.
Possibilités d’emploi
En 1990, le comité de médecine materno-fœtale de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada a publié un prospectus sur les besoins d’effectifs en MMF, suggérant une demande excessive de spécialistes du domaine pour les années 1990, qui dépasserait l’offre anticipée compte tenu du nombre de stagiaires à l’époque. Or, la demande de spécialistes formés en MMF au Canada, bien que moins bien définie, va dans le sens d’une croissance constante afin d’atteindre le rapport visé de 6 spécialistes par tranche de 10 000 naissances dans chaque région.
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