Publiée dans la revue , l’étude examine les principales tendances des profils des médecins de famille (MF) qui pratiquent une médecine complète (c’est-à -dire qui fournissent des soins complets à des personnes de tous âges et ayant des besoins en santé variés) et de leur patientèle.
L’équipe de recherche a constaté que, pour la première fois, il n’y avait pas de croissance de l’effectif des MF et que le nombre de médecins en début de carrière (moins de 35 ans) avait globalement diminué.
« L’Ontario fait face à un défi important : l’augmentation du nombre de médecins de famille qui approchent de la retraite. Même si nous avons constaté que les médecins de famille exercent plus longtemps que prévu – passé l’âge de 70 ans –, le nombre de personnes sans médecin augmentera inévitablement au fur et à mesure des départs à la retraite. En outre, moins de médecins en début de carrière choisissent ce domaine de pratique », déclare la Dre Kamila Premji, professeure adjointe de médecine familiale à l’Université d’Ottawa et chercheuse-boursière de l’ICES.
Un système de soins primaires en transformation
L’étude portait sur plus de 11 millions de patientes et patients et 9 375 médecins de famille en Ontario, en date de mars 2022. Cette analyse est une mise à jour d’études semblables réalisées en 2008, 2013 et 2019.
Outre une diminution de la croissance globale du nombre de MF et une augmentation de la proportion de celles et ceux qui approchent de la retraite, les résultats ont également montré que les femmes constituaient la majorité de la main-d’œuvre des MF en pratique complète. Dans l’ensemble, la proportion des MF offrant des soins complets est en déclin, passant de 77 % en 2008 à 65 % en 2022.
Une menée par des membres de la même équipe de recherche a montré que de nombreux MF choisissent de travailler dans les hôpitaux au lieu de pratiquer la médecine familiale complète.
« Ces données nous aident à mieux comprendre les pénuries auxquelles nous faisons face et permettent d’élaborer des stratégies éclairées, comme de favoriser les soins en équipe afin de mieux soutenir les médecins de famille en pratique complète et de réduire l’épuisement professionnel », déclare la Dre Premji, de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.
Les responsables de l’étude ont constaté que, comparativement à l’ensemble des MF, celles et ceux qui sont proches de la retraite s’occupent d’une plus grande proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus ou souffrant de maladie pulmonaire obstructive chronique, d’insuffisance cardiaque congestive, de diabète et de fragilité.
« Nous craignons que le système de soins primaires ne soit pas en mesure d’absorber ces personnes au dossier médical complexe lorsque leurs médecins de famille prendront leur retraite, ce qui ne fera qu’exacerber la crise actuelle », déclare l’auteure principale, la Dre Bridget Ryan, scientifique auxiliaire à l’ICES et professeure agrégée à la Schulich School of Medicine & Dentistry de l’Université Western.
Demandes médias : [email protected]