91¾«Æ·ºÚÁϳԹÏ

Jon Lockhart, Amélie Mercier et Tina Goralski
Amélie Mercier est une étudiante de deuxième année au programme de théâtre à l’Université d’Ottawa. Née sourde, elle porte des appareils cochléaires depuis son jeune âge. Dans le cadre de son programme, elle devra suivre cette année le cours de production théâtrale THE 3521. Le hic : les écouteurs de la régie ne fonctionnent pas avec ses appareils, l’empêchant donc d’entendre les actrices et acteurs sur la scène. Refusant de tolérer cette situation, le Département de théâtre s’est décidé à trouver une solution pour l’étudiante.

Diplômée d’une école secondaire francophone d’Edmonton, Amélie a décidé de venir étudier à Ottawa après avoir été sélectionnée pour le programme des pages de la Chambre des communes. Ce prestigieux programme offre à 40 étudiantes et étudiants ottaviens un emploi à temps partiel rêvé : participer à la démocratie canadienne en travaillant sur la Colline du Parlement. « J’ai adoré mon expérience, souligne Amélie. Je continue de travailler au Parlement en tant que guide cette année. » En plus de l’expérience professionnelle qu’offre le programme des pages, la possibilité de faire ses quatre années universitaires en français l’a amenée à choisir l’Université d’Ottawa.

La passion d’Amélie pour le théâtre ne date pas d’hier. En 8e année, elle faisait partie d’une troupe de théâtre à son école. Elle se préparait pour le Festival Théâtre Jeunesse quand la pandémie a frappé. Ce festival franco-albertain invite les élèves d’écoles francophones à présenter des pièces qu’elles et ils ont écrites et même mises en scène. Amélie a toutefois dû se contenter du théâtre en mode virtuel. Sans surprise, elle avait donc très hâte de participer aux productions en personne à l’Université d’Ottawa.

Pendant ses années de théâtre au secondaire, son problème d’audition ne compliquait pas sa performance. Puisque le club de théâtre ne comptait qu’une dizaine d’élèves, c’était facile pour Amélie d’entendre ses collègues. Dans le cas des productions de théâtre à l’Université d’Ottawa, la grande envergure des pièces rend les choses plus complexes : « Il y a plus d’acteurs et de techniciens, c’est plus gros, plus professionnel. Nous utilisons beaucoup plus de technologies, ce n’est plus du théâtre amateur. »

Amélie peut entendre grâce à ses appareils cochléaires et à sa capacité à lire sur les lèvres : « J’ai eu deux chirurgies quand j’étais jeune pour ajouter des aimants dans ma tête, pour que les sons externes puissent rejoindre mon cerveau ». Ces appareils imitent les cils qui se retrouvent à l’in